Témoignage de Maryse Six

" A la suite d’une chute, mon père (89 ans), a été hospitalisé à Tournai, en janvier 2021 Il a été mis 15 jours en service de Gériatrie. Là, le médecin a attendu 2 semaines pour s’apercevoir qu’il avait une fracture à une vertèbre. Il a eu deux tests covid négatifs.
Mais les visites étant interdites, nous n’avons vu que deux fois Papa par l’intermédiaire du téléphone d’une infirmière. IL pleurait et hurlait « sauvez-moi, sauvez-moi ». Mon père étant très frileux et n’ayant plus qu’un simple drap sur son lit, il a attrapé une pneumonie sévère. Il a été ensuite transféré au service Covid de l’hôpital. La médecin responsable nous a dit ne pas comprendre ce transfert puisqueuntroisièmetestconfirmaitsanégativité.Néanmoins,ellea essayé de le sauver, mais en vain.
Du coup, pour soulager et abréger ses souffrances, elle a administré un produit à base de morphine. Comme on le sait, ce produit arrête lentement le cœur. Elle nous a donc autorisées à voir notre père 15 minutes, les trois derniers jours... Il était dans le coma. Le dernier jour, j’ai redemandé à l’infirmière le résultat du dernier test, toujours bien négatif. (J’ai une copie).
Mon père est décédé en fin de journée et le lendemain, le responsable des pompes funèbres nous a donné le certificat de décès avec indication Covid !
Nous avons téléphoné au médecin et aux infirmières, toutes très mal à l’aise, pour signaler cet abus. Elles nous ont dirigées vers la médiation de l’hôpital, très surprise ( !) et qui nous a promis une enquête interne.... On y croit !
Pour notre famille, le plus grave n’est pas cette tricherie mais l’interdiction d’être au chevet de nos proches hospitalisés. Mon Père est mort dans une détresse morale inqualifiable, lui, très uni à ma mère et à ses filles.
La vie ne mérite-t-elle pas de se finir avec amour ?
Je témoigne pour le souvenir de mon père mais surtout pour que ma Maman ne subisse pas ces atrocités morales. "
Maryse Six